La maladie de Stargardt, dite dystrophie maculaire de Stargardt, est une maladie à transmission autosomique récessive. Cela veut dire que, pour être atteint d’une maladie de Stargardt, il faut avoir les deux allèles concernés.
Toutes les vidéos sur la maladie de Stargardt :
- Un siècle de recherche – De 1909 à nos jours
- Baisse d’acuité visuelle – Risques de handicap ?
- Examen du fond d’œil – Imagerie multimodale
- Champ visuel – Vision des couleurs – Bilan basse vision
- Electrorétinogramme et évolution de la maladie
- Pistes thérapeutiques
- Génétique – Les spécificités
- Génétique – Mode de transmission – De la localisation du gène aux retentissements cliniques
Mode de transmission
Nous avons tous deux allèles, un qui nous été transmis par notre père, un par notre mère. Lorsqu’il n’y a qu’un seul allèle concerné et que l’autre est sain, on n’exprime pas la maladie. Lorsque les deux allèles sont concernés la maladie s’exprime. Autrement dit les parents le plus souvent ne sont pas atteints, et les enfants pourront être atteints alors qu’il n’y avait pas forcément d’histoire dans la maladie.
Cela veut dire aussi que la consanguinité, la notion de mariage consanguin va augmenter la probabilité de maladie de Stargardt. Dans la population générale on estime qu’il y a 1 individu sur 80 qui a une particularité génétique sur le gène de la maladie de Stargardt, mais tout à fait sain, juste porteur de cette particularité génétique. S’il se marie avec quelqu’un qui n’a pas de particularité génétique, il n’y a aucun souci. Et si par malchance il se marie avec quelqu’un qui a aussi une particularité génétique, chaque enfant aura 1 probabilité sur 4 d’être atteint de maladie de Stargardt.
Identification du gène
Ça c’est pour le mode de transmission de la maladie. Pour la génétique l’histoire est passionnante. L’histoire a commencé en 1992 en France, à Paris dans le laboratoire d’Arnold Munnich. Josseline Kaplan, chercheuse, va localiser le gène de la maladie de Stargardt, sur le chromosome 1. Après cette localisation, l’équipe de Josseline Kaplan et de Jean-Michel Rozet – et j’avais la chance de faire partie de cette équipe à l’époque, va contribuer à identifier le gène qui va être identifié quelques mois plus tard par le groupe de Rando Allikmets à New-York.
Des formes cliniques variables selon les mutations
Après cette identification du gène nous nous sommes rendus compte qu’il y avait une multitude de mutations différentes sur ce gène qui est très grand, qui comporte cinquante exons : un très grand gène et un très grand nombre de mutations différents sur ce gène. L’étape d’après a été de corréler ces mutations, ces particularités génétiques, à la forme clinique de la maladie. Et on s’est rendu compte que plus la mutation était sévère, plus elle changeait la protéine, et plus la maladie apparaissait précocement avec une baisse rapide de la vision. A l’inverse, dans des mutations plus légères, on va dire moins importantes, qui modifient moins la protéine, la maladie apparaissait plus tard dans l’âge, voire même chez des sujets qui dépassaient la cinquantaine.
Vers la thérapie génique
Ces corrélations phénotype génotype ont permis d’établir un continuum entre les formes de l’enfant, les formes de l’adulte et les formes plus âgées, toutes inclues dans la maladie de Stargardt, qu’il s’agisse de maladie de Stargardt typique ou de ce que l’on appelle le fundus flavimaculatus. On a corrélé cette partie génétique à la partie imagerie, à la partie phénotypique du patient. L’étape suivante qui commence à apparaitre grâce à l’identification de ce gène, ce sont des travaux de thérapie génique.