Article publié en mars 2014
Pour cela, nous avons inclus 290 patients issus de l’étude NAT2, menée au Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil. Ces patients présentaient une DMLA néovasculaire à un œil et des lésions de DMLA précoce à l’autre œil. 144 témoins indemnes de toute atteinte rétinienne et présentant une vision normale ont été inclus.
L’apport alimentaire en produits de la mer a été estimé à l’aide d’un questionnaire de fréquence alimentaire. L’EPA et le DHA dans le sérum et les membranes ont été mesurés par chromatographie en phase gazeuse à partir de prélèvements sanguins à jeun.
Ces travaux montrent que les consommations de poisson gras et de produits de la mer étaient significativement plus faibles chez les patients atteints de DMLA néovasculaire que chez les témoins.
Après ajustement sur des facteurs de confusion potentiels (âge, sexe, polymorphismes génétiques CFH Y402H, ARMS2 A69S et ApoE4, triglycérides plasmatiques, l’hypertension, l’hypercholestérolémie et les antécédents familiaux de DMLA), l’EPA sérique était significativement associé à un risque plus faible de DMLA néovasculaire (RC = 0,41 IC95% (0,22 ; 0,77), p = 0,005).
L’analyse des oméga-3 présents dans les membranes des globules rouges a révélé que l’EPA et EPA + DHA étaient significativement associés à un risque plus faible de la DMLA néovasculaire (respectivement : RC = 0,25 (0,13 ; 0,47), p < 0,0001 et RC = 0,52 (0,29 ; 0,94), p = 0,03).
En conclusion, il faut retenir de cette étude que l’EPA et EPA+DHA mesurés dans les membranes des globules rouges semblent être des biomarqueurs à long terme des oméga-3 et qu’ils sont fortement associés à la DMLA néovasculaire. Ces biomarqueurs peuvent représenter un marqueur objectif permettant l’identification des sujets à haut risque de DMLA néovasculaire les plus à même de bénéficier d’interventions nutritionnelles.